Trois films dont « BEHIND THE SAE » du mauritanien AMAL SAADEBOU, ont été récompensés à la 4eme édition du festival Image du fleuve de Boghé, une ville située sur la frontière sud marquant le brassage culturel avec le Sénégal voisin.
Le prix du meilleur film documentaire a été décerné à Mame Woury Thioubou du Sénégal pour son long métrage de 106 minutes intitulé Firé Firé. Ce film retrace l'histoire de l'auteur, issue d'un peuple de pêcheurs traditionnels de la vallée du fleuve Sénégal. Les siens ont longtemps chassé les crocodiles et les hippopotames du fleuve grâce à des formules mystiques. Cependant, les changements qui affectent le fleuve ont fait disparaître ces animaux, et aujourd'hui, les siens ne sont plus que des pêcheurs, mais avec de moins en moins de poissons.
"Sur les ruines de ces croyances mystiques et de ces exploits guerriers de nos ancêtres, portés encore par le chant du Pékaan, la vie des habitants de mon quartier s’enlise dans la pauvreté. Cependant, un espoir subsiste, porté par le geste épique des femmes qui pourraient réensemencer le fleuve."
Mame Woury Thioubou
Une mention spéciale du jury a été attribuée au film Poisson d'or poisson d'Afrique du Franco-Sénégalais Thomas Legrand.
Prix de la catégorie fiction
Dans la catégorie fiction, le premier prix a été remporté par l'Ivoirien Jean Marie Gueassemahe pour son film Le Silence des Lames. Ce film se déroule dans une école primaire où une fillette, menacée par un groupe de femmes déterminées à la soumettre à la tradition de l'excision, trouve refuge chez son maître d'école. Mais sa protection est de courte durée, et la fillette, enlevée et excisée, décide de se venger pour mettre fin à cette pratique dans son village.
Le deuxième prix a été attribué au Mauritanien Amal Saadebou pour son film BEHIND THE SAE, tandis qu'une mention spéciale du jury a été décernée à Abdoulaye Sall, également Mauritanien, grâce à son film Le Dernier Voyage.
Un festival sous le signe de la culture et du développement
Le festival, placé sous le thème "Culture et Développement", a été un franc succès, comme l’a souligné Djibril Diaw, cinéaste mauritanien et coorganisateur de l'événement avec la maison de production KanteVision. "L'objectif de cette année, axé sur la thématique 'Culture et Développement', a été pleinement atteint grâce à la forte mobilisation de la communauté de Boghé et des villages environnants."
"De plus, l'aspect formation a été un véritable succès, avec la participation de vingt jeunes, grâce à notre partenaire, l'Institut National des Arts (INA). L'atelier de peinture animé par l'artiste Amy Sow a également été très apprécié," a-t-il ajouté.
"Ce qui m’a le plus marqué dans ce festival, c’est que bien qu’il soit centré sur le film, une importance particulière a été accordée à la formation des jeunes et à leur sensibilisation sur les méfaits de la délinquance et de l’usage de stupéfiants."
Amy Sow, artiste plasticienne
Les ateliers de formation organisés en marge du festival ont couvert divers domaines tels que l'écriture de scénario, le montage et le son, l'infographie, la réalisation, la photographie, et les arts plastiques.
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