Actu culturelle La Mauritanie appelle au renforcement de la coopération décentralisée dans le cadre du dialogue Europe-Afrique

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La coopération décentralisée est largement revenue sur les discours de la délégation mauritanienne.

Fatimettou Mint Abdel Malick, Présidente de la Région de Nouakchott, a souligné le rôle des villes dans la coopération internationale, indépendamment des tensions intergouvernementales.

"Nous, ce que nous voulons faire valoir nécessairement, c'est la diplomatie des villes. Excusez-moi le terme, mais, on s’en fiche s'il y a des problèmes entre les États, entre les gouvernements. Mais entre les collectivités, ça ne doit pas impacter le travail fait au profit des populations », a-t-elle affirmé sans ambages. 

Pour sa part, le député de la diaspora mauritanienne en Europe Issa Diawara s’est lui dit inquiét de la montée du nationalisme en Europe en le considérant comme un frein à la coopération décentralisée.

"Il est regrettable de constater que les nationalismes parlent de plus en plus fort, et cela a des conséquences sur les financements et les projets de coopération décentralisée » dit-il avant de poursuivre. « Beaucoup de fonds ont été suspendus à cause de la montée de l’intolérance en Europe, ce qui a des répercussions sur le dialogue Europe Afrique."

Le député de Tékane Kane Aly, président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale de Mauritanie, a quant à lui plaidé pour le maintien de la coopération entre l’Afrique et l’Europe dans certains domaines même en période de tensions géopolitiques.

Il a souligné « qu’il est nécessaire que la coopération continue dans des secteurs stratégiques tels que l'éducation, la culture et la coopération décentralisée. Ce sont des piliers pour renforcer les relations durables entre l'Afrique et l'Europe."

Michaël Delafosse, maire de Montpellier à Cultures Mauritanie:  La Biennale Euro-Africa est un événement de dialogue, de rencontre et de partage avec la société civile du continent africain, dans toute sa diversité et son énergie. C’est aussi l’occasion de mobiliser les diasporas et de dialoguer ensemble avec l’Afrique.

Les représentants européens ont également souligné l'importance de la mobilité et des échanges interculturels dans le renforcement du dialogue Euro-Afrique. Eva Nguyen Binh, présidente de l'Institut Français, a précisé : "Notre intérêt est d’assumer et de continuer la coopération avec le continent africain. Mais pour cela, il faut faciliter la mobilité, non seulement pour accueillir, mais aussi pour permettre à nos citoyens d'apprendre les uns des autres."

Mobilité et échanges interculturels

De son côté, Frédéric, président de l’Association Internationale des Maires Francophones, a encouragé les Européens à se rendre en Afrique, non pas pour "porter la bonne parole", mais pour apprendre. Il a cité l'existence d'instituts en Afrique comme exemple de coopération interculturelle et d'apprentissage mutuel.

Ainsi, il a soutenu « qu’il faut régler cette question des visas et aussi accueillir les étudiants européens, pas pour porter la bonne parole, mais pour apprendre. Il y a de très bonnes idées en Afrique, comme l'institution MIDA au Bénin, qui est le premier centre de rencontre interculturelle en Afrique."

Enfin, Thierry Lefrançois, Conseiller du PDG du CIRAD et membre du COVARS a soulevé la nécessité de repenser certaines définitions internationales en fonction des réalités africaines donnant l’exemple de la santé. "Il faut absolument revoir la définition de la santé. Jusqu’à présent, elle a été définie sans tenir compte des réalités africaines. Ce qui est désormais caduc, surtout avec les nouveaux enjeux environnementaux et alimentaires."

La Biennale Euro-Africa 2025 a réuni plus de 20 nationalités africaines et européennes, avec 135 événements répartis sur 40 lieux à Montpellier. Cette plateforme a permis d'explorer et de renforcer la coopération Euro-Afrique autour de thèmes clés tels que One Health (Une seule santé), l'agro-écologie et le changement climatique.